Du haut du Cap Sicié (Notre Dame du Mai)
Par Jean Louis VENNE
Le massif du Cap-Sicié, fait partie des Monts toulonnais. Il est situé entre les communes de La Seyne-sur-Mer et Six-Fours-les-Plages et représente l'un des points le plus au sud de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
La base du massif s'étend sur sept kilomètres de Brégaillon à la baie de Sanary. De nature très accidentée, le massif représente une surface approximative de cinq mille hectares. Son point culminant, où se dresse Notre-Dame du Mai (aussi appelée Notre-Dame de de Bonne Garde ou la Bonne Mère) s'érige à 352 mètres d'altitude.
En direction du nord, le terrain baisse rapidement pour aboutir à la plaine qui s'étend dans un axe Reynier-Mar Vivo-Les Sablettes. Dans cette déclivité, un seul point reprend de la hauteur. Il s'agit du mamelon du vieux Six-Fours qui culmine à 210 mètres d'altitude et sur lequel est posé le fort militaire édifié après la destruction de ce hameau dans sa plus grande majorité.
Au point culminant du massif, on peut admirer une vue panoramique allant du massif des Maures jusqu'aux calanques de Marseille et l'île de Riou sans oublier la rade et les îles d'Hyères, la presqu'île de Giens mais également la rade de Toulon qui s'étale aux pieds du Coudon, de la chaîne du mont Faron, le mont Caume, le Bare des Quatre Ouro et le Gros-Cerveau.
La Chapelle de Notre-Dame-du-Mai, aussi appelée La Bonne Mère ou Notre-Dame-de-Garde, l'édifice doit son origine à deux événements que la croyance populaire a catalogués comme miracles et qui sont rapportés, entre autres par Fraysse et Jouglas.
En 1625, un orage d'une extrême violence éclata et la foudre frappa la tour de Garde du Cap Sicié qui prit feu. Les occupants parvinrent à s'échapper des flammes et furent convaincus que seul un miracle les avait sauvés. Appartenant à l'ordre des Pénitents Gris, l'église ayant une emprise affirmée sur les populations, le Prieur de l'ordre, bientôt suivi de la population, furent convaincus que seule la Vierge Marie fut capable de réaliser un tel miracle. Une croix fut donc plantée, dans un premier temps sur les lieux mêmes des événements. Par la suite, la population locale souhaitant un édifice plus important au nom de la Vierge Marie, un pénitent fut chargé de reconnaître les lieux pour trouver les matières premières qui permettraient l'élévation de l'édifice souhaité. Non seulement ce pénitent trouva-t-il de l'eau (l'actuelle source Notre Dame aussi appelée fontaine Roumagnan) mais il trouva également de la chaux. Du moins ce qu'il pensait être de la chaux puisque la chaux ne se trouve pas en gisement directement exploitable mais nécessite que l'on calcine dans des fours la pierre à chaux. La découverte de l'eau et de la supposée chaux fut considérée comme un second miracle. Deux miracles, de l'eau et des matériaux ; tout était là pour justifier l'élévation d'un lieu saint dont les travaux débutent le 3 mai 1625. En 1633, l'édifice est agrandi et une statue de la Vierge Marie est posée au centre du sanctuaire.
Notre-Dame-du-Mai fut un lieu de pèlerinages important et très couru comme en attestent les nombreuses niches qui longent le chemin menant au sanctuaire et autour desquelles planent de nombreuses légendes.
Le relais du cap Sicié est un puissant émetteur d'ondes radio et de télévision mesurant 82 mètres de haut. Sa zone d'émission va de La Ciotat au Lavandou
La batterie du Peyras, est une batterie militaire construite durant la guerre de 1870. Elle servit notamment durant la Seconde Guerre mondiale, contrôlée par les Allemands, à éliminer les avions américains lors du débarquement de Provence. Elle possède aujourd'hui encore des canons d'époque. Ce sont les derniers en si bon état en Europe.
Sur le cap Sicié proprement dit, on peut voir encore aujourd'hui les ruines d'infrastructures construites par les Allemands. Il s'agit des vestiges du poste photoélectrique qui éclairait le champ de tir de la batterie du Peyras située au-dessus. Une usine électrique avec des citernes sont bâtis au pied de la falaise. Quelques mètres plus bas se trouvait un petit bâtiment de garde. De ce bâtiment, un étroit et raide escalier doublé d'une rampe de deux mètres de large destiné à convoyer les marchandises descend jusqu'au niveau de la mer sur un quai en béton armé à environ quarante mètres en contrebas. Tout au bout du cap on peut voir une sorte de petite tour surmontée d'un lanterneau dans lequel est creusé un puits qui hébergeait un monte charge. Un second puits de diamètre inférieur accolé au premier recevait un escalier métallique à vis.
Le puits débouche au fond sur deux galeries perpendiculaires avec des rails. La galerie en direction du sud débouche sur un espace semi-circulaire protégé par une énorme coupole en acier qui était l'abri de jour du projecteur.